Voici l’une des 25 Ferrari 512 de compétition produites entre 1970 et 1971, et la seule livrée neuve de couleur jaune. Elle fait partie du catalogue de la vente aux enchères organisée par RM Sotheby’s le 4 et 5 février 2025 à Paris.
En 1969, suite à une nouvelle modification de la réglementation du Groupe 6, Porsche créer la 917. En Italie, l’acquisition partielle de Ferrari par le groupe Fiat apporte au constructeur au cheval cabré un afflux de trésorerie. Il n’en fallait pas plus pour que le sorcier de Maranello s’empresse de mettre au point une sport-prototype capable de rivaliser avec la voiture allemande.
Sous l’appellation 512 S, 25 voitures voient le jour, équipées d’un tout nouveau V12 de 5 litres développant 552 ch. Ferrari a mis les bouchées doubles pour répondre au règlement exigeant un minimum de 25 exemplaires et a présenté en janvier 1970 aux autorités d’homologation 17 voitures terminées et huit kits complets, juste à temps pour prendre part aux 24 Heures de Daytona.
Cette voiture, châssis n°1030, est l’une des 17 Ferrari 512 S qui ont participé à la saison 1970 d’endurance. Vendue neuve au printemps à l’Écurie Francorchamps, c’est la seule 512 qui a été livrée avec une carrosserie « Giallo ».
Le 17 mai 1970, lors de sa première course aux 1 000 Km de Spa pilotée par Derek Bell et Hugues de Fierlant, elle s’est qualifiée à la septième place et a terminé huitième au classement général. Un mois plus tard, les 13 et 14 juin aux 24 Heures du Mans, Alistair Walker et de Hugues de Fierlant signent une impressionnante cinquième place, tout en étant quatrièmes de la catégorie 5 litres.
À l’automne, le châssis n°1030 fait une apparition sur grand écran en participant au tournage du film Le Mans de Steve McQueen. Elle est ensuite partie en Afrique du Sud pour les 9 Heures de Kyalami où elle a terminé sixième au classement général et troisième de sa catégorie.
Pour la saison 1971, Gustave Gosselin et de Hugues de Fierlant se sont inscrits le 10 janvier aux 1000 Km de Buenos Aires. Portant le numéro 18, ils ont signé la sixième place au classement général et la quatrième de leur catégorie. Les 30 et 31 janvier aux 24 Heures de Daytona, ils se sont qualifiés onzièmes mais ont été contraints à l’abandon au 124ème tour à cause d’un problème de pression d’huile.
Après le course de Daytona, la voiture est rentrée en Belgique pour passer aux spécifications « M », signifiant « modificata ». Son nouveau moteur doté d’une culasse plus efficace développait 610 ch. La carrosserie plus basse offrait une meilleure aérodynamique. Suite à ces modifications, l’Écurie Francorchamps a engagé la voiture aux 24 Heures du Mans 1971 avec Alain de Cadenet et Hugues de Fierlant au volant. Après un dixième temps aux essais, à six centièmes seulement du sixième chrono, l’équipage a du abandonner suite à des problèmes de boîte de vitesses.
Le 4 juillet à Zandvoort pour les Coupes Benelux, Hugues de Fierlant signe une magnifique victoire. Un peu plus tard dans le mois, Alain de Cadenet et Lothar Motschenbacher termineront quatrième et troisièmes de leur catégorie aux 6 Heures de Watkins Glen. Ces courses ont marqué la fin de la carrière de cette Ferrari 512 n°1030.
Elle sera ensuite achetée par Alain de Cadenet, puis vendue dans l’année au collectionneur britannique Neil Corner, qui l’a cédera à son tour en 1972 à Lord Anthony Bamford. Suivront plusieurs propriétaires de renom avant d’être achetée en 2018 par le propriétaire actuel.
Aujourd’hui, magnifiquement préservée dans sa livrée jaune de l’Écurie Francorchamps et n’ayant jamais subi d’accident majeur, elle est considérée comme l’une des plus belle 512 M. Elle est accompagnée d’un rapport de l’historien de la marque Marcel Massini et du « Red Book » de la certification Ferrari Classiche qu’elle a obtenu en 2005.