En 1879, Frédéric Boucheron invente un collier qui révolutionne les codes de la Haute Joaillerie. Sa forme asymétrique, inhabituelle pour l’époque, lui vaut son nom de Point d’Interrogation.
À cette époque où les bijoux et les tenues bridaient encore le corps des femmes, Boucheron leur offre la liberté de se parer elles-mêmes grâce à ce collier sans fermoir, qui s’enfile d’un simple geste autour du cou. Une création qui devient rapidement le symbole d’une haute joaillerie en avance sur son temps.
Collier Point d’Interrogation réversible
Cette année, le Studio de Création s’empare du Point d’Interrogation pour mieux le réinterpréter, en imaginant un collier réversible. Une idée d’Hélène Poulit-Duquesne, CEO de la Maison, et un véritable défi pour les ateliers qui, après 5 ans, sont parvenus à concevoir un système sur mesure, offrant la réversibilité d’un simple geste.
Les lignes épurées de ces nouveaux colliers réversibles sont inspirées d’un modèle des archives daté de 1884. Une commande spéciale réalisée pour l’homme d’affaires américain Cornelius Vanderbilt. Trois variations chromatiques ont été développées : rouge flamboyant des rubellites, vert intense des tourmalines et bleu profond des tanzanites. Sur la face avant, les pierres précieuses sont minutieusement appairées dévoilant leur couleur. Au verso, la transparence du cristal de roche, taillé sur mesure, est renforcée par un pavage de diamants. Le tour de cou est, quant à lui, pavé de diamants sur ses deux faces, affichant même un serti diamant sur la tranche.
Collier Point d’Interrogation Lierre de Paris
Parmi ces nouvelles réinterprétation, le Collier Point d’Interrogation Lierre de Paris. Le lierre, c’est avec lui que tout a commencé. En 1879, lorsque le peintre Paul Legrand réalise, à la demande de Frédéric Boucheron, le premier dessin du Point d’Interrogation, il représente une longue tige de lierre. Deux ans plus tard, en 1881, ce croquis donne naissance au premier modèle du collier iconique.
En choisissant de représenter cette plante rampante et vivace qui orne les arcades du Palais-Royal, où Frédéric Boucheron ouvre sa première boutique, plutôt que la flore habituelle des autres joailliers, le joaillier propose une vision audacieuse et singulière de la nature.
Sur ce collier, les artisans ont travaillé le réalisme du lierre. Par la couleur verte des émeraudes et de l’or rhodié, mais également par la technique ancienne du trembleur, déjà présente dans les créations du XIXème siècle. Celle-ci permet à chaque feuille de s’animer au moindre mouvement.
Collier Point d’Interrogation Plume de Paon
Motif historique de la Maison, la Plume de Paon apparaît pour la première fois dans les années 1860, en bijoux de tête et en broches. Frédéric Boucheron choisit ce motif naturel pour réaliser deux colliers Point d’Interrogation en 1882 et 1883, dont le second sera acheté par le Grand Duc Alexis de Russie.
Afin de retranscrire tout la délicatesse de la Plume de Paon, un savoir-faire unique a été développé par la Maison. Un système d’emmaillement permet d’articuler les différentes parties de la plume, jusqu’à rendre chaque brin indépendant et libre. Travaillés individuellement et à la main, ces détails miment la souplesse imparfaite de la plume.
Fidèle à ce savoir-faire, le Studio de Création réinvente cette fois-ci la Plume de Paon dans cette couleur bleue vibrante, à l’image de son saphir serti en pierre de centre.
Colliers Point d’Interrogation Laurier
Ici, ce sont deux nouvelles réinterprétations qui sont révélées. La première s’inspire d’un collier au motif de feuilles d’olivier imaginé par la Maison en 1886. Comme des grappes de fruits suspendus, des rubis du Mozambique sont délicatement sertis au collier. Pour donner vie au végétal, les artisans ont utilisés différentes techniques de sertissage. Façonnée à la main, chacune d’elles représente pas moins de 30 heures de travail. Afin de restituer le mouvement naturel de la plante, les artisans ont intégré à ce collier trois articulations, placées au niveau de la branche principale.
La seconde réinterprétation s’inspire d’un collier des archives datant des années 1880. Ce nouveau modèle se distingue par sa capacité à se métamorphoser grâce à son système de fermoir ingénieux, devenant tour à tour collier en versions longue ou courte, broche ou encore bijou de cheveux. Chaque feuille est réalisée à la main en métal avec une mise à jour dite « flamme », afin de renforcer la brillance des diamants sertis en filet. Enfin, des rubellites viennent se suspendre aux feuilles, comme des fruits mûrs prêts à être cueillis.
Collier Point d’Interrogation Eternity
Ce collier Point d’Interrogation Eternity fait le choix des lignes courbes et de la simplicité. Mais comme tout Point d’Interrogation, il cache des merveilles d’ingéniosité. La pierre centrale peut être détachée, offrant ainsi un tour de cou plus épuré. Le multiporté est une caractéristique récurrente dans l’histoire du collier Point d’Interrogation.
Crédits photos : Courtesy of Boucheron
