Le 26 octobre aura lieu une vente aux enchères exceptionnelle organisée par RM Sotheby’s, « The Junkyard : The Rudi Klein Collection ». Une remarquable collection de trésors automobiles, entassés dans une modeste casse du sud de Los Angeles par Rudy Klein, depuis 1967. Parmi celle-ci, trois Lamborghini Miura.
Rudy Klein était connu pour son œil avisé et sa passion pour les automobiles rares et uniques. Sa collection a longtemps été un secret bien gardé, seules des rumeurs sur son existence circulant dans certains cercles de collectionneurs. Cette vente aux enchères sera une occasion exceptionnelle de s’approprier une Lamborghini Miura. De rares exemplaires documentés, non restaurés, et c’est peu de le dire !
En effet, chaque modèle mérite un nouveau propriétaire courageux qui s’engage à lui redonner sa gloire d’antan. De véritable puriste de l’archéologie automobile, qui serait assez audacieux pour superviser une restauration majeure.
Lamborghini Miura P400 S de 1969, lot n°300, châssis n°4070
Mise en vente après 46 ans de résidence continue dans les murs de Rudy Klein (Porsche Foreign Auto), cette Miura P400 S de 1969, non restauré et substantiellement intacte, est restée hors de la route depuis mars 1978.
Elle a été acquise par Rudy Klein à la suite d’une collision frontale, et stockée depuis lors jusqu’en juillet 2024, lorsque l’équipe de RM Sotheby’s est arrivée pour cataloguer et photographier l’ensemble de la collection.
Cette Miura a été livrée neuve à un célèbre client de la marque le 20 mai 1969. D’après les archives d’Enzo Moruzzi, employé de longue date de Lamborghini, la n° 4070 a été repeinte par l’usine en bleu avant sa livraison et l’on pense qu’elle porte encore sa peinture et sa sellerie d’origine. L’instrumentation Jaeger d’origine indique que cette P400 S avait parcouru près de 52 700 km avant son accident. De plus, elle a conservé son moteur V12 d’origine.
Lamborghini Miura P400 de 1968, lot n°303, châssis n°3417
À l’origine, cette Miura P400 de 1968, peinte en Giallo Miura sur un intérieur en similicuir bleu, était destinée au marché italien. Elle a été officiellement expédiée de l’usine de Sant’Agata Bolognese au concessionnaire Lambocar en mars 1968. Le client enregistré était M. Zampolli.
Selon le Lamborghini Miura Register, une Miura revendiquant l’identité de cette voiture était à vendre en 2006 en Allemagne, peinte en noir avec l’apparence d’une SV. Cependant, RM Sotheby’s a inspecté la Lamborghini Miura P400 de 1968 proposée dans The Junkyard : The Rudi Klein Collection et a confirmé qu’il s’agissait de l’exemplaire de production 159, que tous les numéros de carrosserie, de châssis et de moteur visibles correspondent à celle-ci, authentifiant le numéro de châssis 3417.
Bien que le nom Zampolli ne soit pas rare en Italie, on peut néanmoins se demander si le propriétaire d’origine ce cette voiture aurait pu être Claudio Zampolli, l’ingénieur en charge des essais et pilote d’usine, ayant travaillé aux côtés de Bob Wallace, et fondateur de Cizeta Automobili. Celui-ci ayant également importé des Lamborghini dans le sud de la Californie, cela pourrait expliquer comment cette P400 s’est retrouvée entre les mains de Rudy Klein à la fin des années 1970.
Ce qui est sur, c’est que cette Miura se trouvait dans les locaux de Porsche Foreign Auto en mars 1978, comme en témoignent quelques tirages photo datés, conservés dans les archives. La 3417 a conservé son moteur V12 d’origine, offrant ainsi une plate-forme idéale pour une restauration complète.
Lamborghini Miura P400 de 1967, lot n°306, châssis n°3195
Cette P400 est la 53e Lamborghini Miura construite, disposant d’un modèle de « châssis léger » très recherché. Selon les registres de l’usine, cette Miura a été livrée dans une teinte Giallo Muira sur finition Bleu Fintapelle. Elle était destinée à la vente via le distributeur Roberto Carpanelli à Rome.
On sait très peu de choses sur l’histoire de cette Lamborghini jusqu’en mai 1979, lorsqu’elle est confiée aux soins d’un homme résidant dans le quartier de Baldwin Hills à Los Angeles. En mai 1980, le châssis 3195 rencontre un problème non spécifié. Il est ensuite acquis par Porche Foreign Auto en juin 1980, où il est resté cloîtré pendant ces 44 dernières années.
Comme la voiture n’est pas accompagnée d’un moteur ou d’une boîte de vitesses, son prochain propriétaire aura la possibilité de restaurer la voiture dans sa configuration P400 d’origine. Ceci étant, la perspective d’installer un groupe motopropulseur selon des spécifications ultérieures et plus élaborées est assez tentante. D’autre part, un retour à la couleur Giallo d’usine offrirait une magnifique livrée « Sixties ».
Bien qu’elle nécessite une restauration complète, cette P400 offre une opportunité rare de pouvoir refabriquer une Miura à châssis léger, en l’adaptant aux goûts de son nouveau propriétaire.