Cinq victoires, trois pole positions, quatre meilleurs tours en course, cette Ferrari 248 F1, pilotée par Michael Schumacher en 2006, sa dernière saison chez Ferrari, sera mise en vente aux enchères par RM Sotheby’s du 14 au 19 novembre 2024.

Elle est incontestablement l’une des Ferrari les plus performantes de tous les temps pilotées par la champion allemand. Ce châssis, n° 254, lui a permis de dépassé le record de pole positions d’Ayrton Senna et d’obtenir sa dernière pole position, et la dernière victoire de sa carrière au Grand Prix d’Allemagne.

Au début des années 1990, la Scuderia Ferrari était connue pour ses contre-performances, malgré les budgets extravagants dont elle disposait. L’équipe n’avait plus remporté le championnat du monde des constructeurs depuis 1983, ni de titre pilote depuis 1979. En réponse à cette état de fait, Gianni Agnelli recrute Luca di Montezemolo pour ramener la Scuderia sur la voie du succès.

Malgré tous les efforts de Luca di Montezemolo, l’équipe reste sans victoire tout au long de l’année 1991 et les deux saisons suivantes. Et lorsque Gerhard Berger remporte le Grand Prix d’Allemagne en 1994, cela faisait 59 Grand Prix et près de quatre ans que Ferrai n’avait plus gagné. Cependant, en 1993, l’ancien directeur sportif de Peugeot Talbot, Jean Todt, venait d’arriver à Maranello.

La suite, on la connait ! Avec l’aide de son principal sponsor Philip Morris, Jean Todt a commencé par rassembler ce qu’il se faisait de mieux en terme de ressource humaine. Ainsi, le double champion du monde en titre Michael Schumacher, est débauché de chez Benetton, tout comme Rory Byrne et Ross Brawn qui sont propulsés respectivement aux postes de concepteur en chef et directeur technique.

La saison 1996 se soldera par trois victoires pour Michael Schumacher et la couronne mondiale des constructeurs reviendra chez Ferrari en 1999. Mais c’est la période 2000-2004 qui restera dans les annales de la Formule 1, ce que l’on appellera l’ère « Schumacher-Todt ». Le pilote allemand remportera cinq titres mondiaux des pilotes consécutifs.

Cependant, la saison 2005, la dernière a utiliser des moteurs V10 de 3,0 litres, sera relativement décevante. Par conséquent, à partir de la mi-2005, Ferrari se concentrera sur le développement de la futur voiture conforme à la nouvelle réglementation sur les moteurs V8 de 2,4 litres.

La nouvelle 248 F1 conserve les mêmes dimensions extérieures, l’empattement et la voie de la voiture de la saison précédente. Cependant, elle a été optimisée dans le cadre de la nouvelle réglementation, avec notamment des améliorations aérodynamique. Le nouveau moteur Type-056 à 90 degrés est le premier moteur V8 à équiper une Ferrari de Grand Prix depuis la 158 de 1964. Développant initialement 730 chevaux, il est accouplé à une boîte de vitesses à sept rapports.

Le châssis 254 permettra à Michael Schumacher de gagner de nombreuses pole positions et victoires jusqu’au Hungaroring au début du mois d’août 2006. Le reste de la saison, Luca Badoer et Felipe Massa se serviront de châssis pour du travail de promotion. Après avoir annoncé sa retraite sportive lors du Grand Prix d’Italie, Schumacher est revenu dans le cockpit de la 254 lors des traditionnelles célébrations Finali Mondiali de Ferrari à Monza, le 29 octobre.

Un nouveau chapitre commence chez Ferrari avec Kimi Räikkönen qui a pris la place de Schumacher pour le championnat 2007. Il s’est vu confier le châssis 254 pour quatre jours d’essais à Vallelunga fin janvier. Bien que cela ne soit pas définitivement confirmé, on pense que le châssis 254 est la première Ferrari de Formule 1 pilotée par Räikkönen. Après ces essais, la voiture ne fut utilisée que lors d’une seule autre séance d’essais à Valence, pilotée par Badoer et Massa, avant d’être stockée à Maranello.

En décembre 2007, la 254 a été achetée par le propriétaire actuel qui l’a conservée dans sa collection. Au cours de cette période, la voiture a obtenu la très convoitée certification Ferrari Classiche et a effectué plusieurs séances d’essai privées sur le circuit d’essai Ferrari de Fiorano.

Crédits photos : Courtesy of RM Sotheby’s